Ce matin-là, François Akagblan, stomatologue au centre hospitalier universitaire (CHU) de Cocody à Abidjan, discute le cas d’un patient avec l’un de ses confrères.

Scène banale… à ceci près que ce confrère travaille au CHU de Strasbourg, à plusieurs milliers de kilomètres.

 

Le patient a été blessé au visage par une arme à feu : « La balle a traversé son œil gauche », explique le docteur Akagblan.

 

Le chirurgien de Strasbourg demande des éléments précis en vue d’une éventuelle opération. « Je lui envoie régulièrement des photos du patient pour lui montrer l’évolution des blessures, poursuit François Akagblan.

La côte d’Ivoire fait de la cyber santé l’une de ses priorité

En 2010, selon le rapport Bearingpoint, le gouvernement ivoirien consacrait un budget de moins de 50 millions de dollars à la cyber santé. A ce jour,  ce chiffre est en évolution et tend à avoisiner ceux des dix premiers pays africains (la Côte d’Ivoire étant le treizième).

Pour ce qui est de la répartition des infrastructures sanitaires et du personnel soignant, force est de constater que ressources sont insuffisantes, tant en infrastructures, moyens logistiques, qu’en personnels (un médecin pour environ 10 000 patients).

Le développement du numérique dans les pratiques médicales est en forte progession, tant pour la formation du personnel soignant que pour le déploiement de solutions de télémédecine.

Bien évaluer les moyens numériques.

La télémédecine praticienne ou clinique nécessite du haut débit numérique pour assurer de la téléconsultation ou de la téléexpertise orale en visioconférence. Or de nombreux pays en développement, notamment de l’Afrique subsaharienne, ont un réseau numérique encore insuffisant pour pratiquer cette forme de télémédecine. Le débit numérique peut être par contre suffisant pour développer les systèmes d’information partagés et les transferts d’images. Ces situations sont semblables à certaines régions françaises où l’inégalité d’accès à un réseau numérique de haut débit empêche de développer la télémédecine clinique. Les déserts médicaux sont souvent associés à des déserts numériques

 

En côte d’ivoire, un projet vise à lutter contre l’ulcère de Buruli,
une maladie tropicale infectieuse de la peau présente dans le centre et l’ouest du pays.

Pour pallier le manque de spécialiste, la télémédecine pourrait permettre à des infirmiers ou agents de santé de prendre en photo les cas qu’ils considèrent suspects pour les envoyer à des experts à Abidjan.