La Côte d’Ivoire vient de se doter d’un cadre réglementaire pour développer l’usage de la télémédecine dans le Programme national de santé 2018-2022.

 

La Côte d’Ivoire a engagé une importante réforme hospitalière au sein de laquelle la télémédecine a une place importante. L’objectif de cette réforme est de favoriser un parcours de soins gradué entre les différentes structures de santé, allant des établissements sanitaires de premier contact (chaque ESPC est constitué d’un Centre de santé intégré, d’une maternité rurale et d’un dispensaire rural) aux CHU en passant les hôpitaux généraux et les Centres hospitaliers régionaux.

 

Une particularité de la pratique de téléexpertise en Côte d’Ivoire sera d’autoriser les professionnels de santé non médicaux (infirmières, Sages-femmes qui remplacent les médecins dans les ESPC) à réaliser des téléexpertises avec les médecins des hôpitaux ou des cliniques, y compris avec les médecins spécialistes. La Côte d’Ivoire est engagée dans la réforme LMD (licence, master, doctorat) pour les professionnels de santé paramédicaux qui pourront ainsi, à terme, devenir des professionnels de santé médicaux avec une responsabilité pleine et entière dans un rôle propre élargi.

 

Le projet BLATA NGUAN, porté par les gynécologues obstétriciens et les cardiologues du CHU de Bouaké pour la région du nord de la Côte d’Ivoire (Korhogo), peut répondre au deuxième objectif prioritaire du PNS ivoirien, c’est à dire la réduction de la mortalité maternelle et infantile à la naissance dans les régions de Côte d’Ivoire où elle est élevée. Le projet médical de BLATA NGUAN a été écrit en 2015. Il consiste à développer la téléexpertise gynécologique et cardiologique avec les infirmières et/ou sages-femmes en charge du suivi des grossesses dans les centres de santé intégrés (CSI) et les maternités rurales. Le dépistage précoce des hémorragies chroniques et de l’hypertension de grossesse permettrait de mettre en place un suivi reposant sur les avis des médecins spécialisés, cardiologues et gynécologues.