La télémédecine au service de la mère et de l’enfant en Afrique

La santé des femmes enceintes africaines et de leurs bébés constitue un enjeu majeur, notamment dans les pays d’Afrique de l’Ouest comme la Côte d’Ivoire. L’insuffisance, voire l’absence de suivi de grossesse, en particulier dans les régions isolées touchées par la désertification médicale, engendre de nombreux décès pourtant évitables. Le développement de la médecine à distance contribue à l’amélioration de l’accès aux soins primaires sur le continent africain. Associée à la formation du personnel soignant, la télémédecine est ainsi l’une des clés pour réduire la mortalité maternelle et infantile en Afrique.

 

État des lieux de la santé des femmes enceintes et des jeunes enfants en Afrique

 

Un suivi prénatal encore largement insuffisant

 

Afin d’assurer aux femmes enceintes des soins médicaux de qualité, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande huit consultations prénatales. La première visite doit avoir lieu avant la 12e semaine de grossesse, et les suivantes respectivement à 20, 26, 30, 34, 38 et 40 semaines. Les analyses et examens réalisés au cours de ces consultations visent à vérifier l’état de santé de la mère et le bon développement du fœtus.

Or, à l’heure actuelle ces recommandations ne sont pas systématiquement appliquées en Afrique de l’Ouest, notamment en Côte d’Ivoire. Ainsi, beaucoup de femmes enceintes ivoiriennes ont un suivi de grossesse insuffisant :

 

  • 70 % d’entre elles n’ont aucune consultation prénatale au premier trimestre ;
  • 50 % bénéficient de moins de quatre visites prénatales ;
  • 41 % accouchent sans l’assistance de personnel formé.

 

Ce manque de suivi médical entraîne une augmentation des risques liés à la grossesse, à l’accouchement et à la prématurité, avec des conséquences importantes pour la mère et l’enfant.

 

Une mortalité maternelle élevée

Le suivi prénatal a pour objectif de prévenir et diagnostiquer les éventuelles complications liées à la grossesse :

 

  • fausse couche ;
  • diabète gestationnel ;
  • grossesse extra-utérine ou ectopique ;
  • anémie (favorisée par les grossesses multiples ou rapprochées) ;
  • hypertension artérielle ;
  • pré-éclampsie ou toxémie gravidique ;
  • maladies infectieuses comme le paludisme ou le VIH.

 

Non prises en charge, ces complications augmentent le risque de décès pendant la grossesse ou l’accouchement. Plus de la moitié des décès maternels se produisent en Afrique subsaharienne. Le taux de mortalité maternelle en Côte d’Ivoire est estimé à 614 décès pour 100 000 naissances vivantes (contre 8,1 en France et 216 dans le monde). En outre, les femmes des pays en voie de développement donnent naissance à davantage d’enfants que dans les pays riches. Elles présentent ainsi un risque 30 fois plus élevé de mourir en couches ou pendant la grossesse.

Les principales causes de mortalité maternelle sont :

 

  • les hémorragies obstétricales ;
  • l’hypertension artérielle (pré-éclampsie et éclampsie) ;
  • les infections post-partum ;
  • les avortements pratiqués dans de mauvaises conditions.

 

Des risques accrus de prématurité

 

La naissance prématurée (avant la 37e semaine de grossesse) est la principale cause de décès chez les enfants de moins de cinq ans, suivie par l’asphyxie à la naissance, le paludisme, les diarrhées, les maladies congénitales et la pneumonie. La mortalité infantile est de 79/1000 en Côte d’Ivoire, contre 5/1000 en France et 38/1000 dans le monde. Selon les chiffres de l’OMS et de la Banque mondiale, un bébé sur dix naît prématurément et ce nombre ne cesse d’augmenter.

En effet, les femmes africaines présentent de nombreux facteurs de risque de prématurité :

 

  • grossesses chez les adolescentes (30 % des adolescentes ivoiriennes sont enceintes) ;
  • anémie (la moitié des futures mères sont anémiées) ;
  • maladies cardiovasculaires ;
  • violences conjugales (4 % des femmes sont victimes de violences pendant leur grossesse).

 

Les pistes pour diminuer la mortalité maternelle et infantile en Afrique

 

Améliorer l’accès aux soins de santé

 

Les recherches montrent qu’un meilleur suivi pré- et post-natal permet de :

 

  • déceler les grossesses à risques et les maladies transmissibles (paludisme, VIH, tuberculose) ;
  • améliorer la qualité de vie des femmes enceintes ;
  • réduire le taux de décès maternels ;
  • limiter les complications lors de l’accouchement ;
  • diminuer le risque de naissance prématurée et de handicap psychomoteur ;
  • respecter le calendrier vaccinal de l’enfant.

 

Un million de bébés prématurés meurent chaque année dans le monde. Selon l’OMS, 75 % des décès liés à la prématurité pourraient être évités grâce à l’accès aux soins primaires.

 

Désenclaver les déserts médicaux grâce aux nouvelles technologies

 

Les systèmes de santé africains se caractérisent par de fortes disparités entre les zones urbaines et les zones rurales. Les médecins et les hôpitaux se concentrent dans les grandes métropoles, tandis que les régions isolées souffrent de désertification médicale. Le suivi des femmes enceintes et des jeunes enfants s’avère par conséquent particulièrement difficile à mettre en œuvre dans les villages reculés.

 

Depuis quelques années, l’Afrique tente donc de favoriser l’accès aux soins grâce aux technologies de l’information et la communication (TIC). Le développement de la télémédecine permet de lutter contre les déserts médicaux sur le continent africain, et ainsi de diminuer le taux de mortalité maternelle, néonatale et infantile. Le premier niveau d’infrastructures médicales (postes de santé, dispensaires et maternités rurales) joue alors un rôle d’intermédiaire entre les populations isolées et les établissements hospitaliers mieux équipés.

 

La télémédecine et la formation au service de la santé maternelle et infantile 

 

Une solution innovante de télémédecine mobile dédiée à la mère et l’enfant

 

En 2020, Lihope s’est associé à Hops pour concevoir et déployer une mallette de télémédecine pour le suivi prénatal des femmes enceintes des communautés éloignées en Côte d’Ivoire. Le kit de santé mobile Hops se compose d’une plateforme TIC avec support de télémédecine intégré, et d’un ensemble d’appareils de mesure : tensiomètre, Doppler fœtal, échographe portable, etc. 

 

Cette solution de télémédecine simple, polyvalente et évolutive respecte les directives de l’OMS pour la prise en charge de la femme enceinte. Les agents de santé de terrain examinent les patientes à l’aide des dispositifs médicaux connectés. La collecte des données permet d’identifier les facteurs de complications et/ou de prématurité. Les grossesses à risques bénéficient d’un suivi plus poussé à travers des téléconsultations et conseils à distance dispensés par des obstétriciens désignés.

 

Des formations spécialisées pour le personnel soignant

 

Une formation technique à l’utilisation de la mallette de télémédecine et de la plateforme ainsi qu’à la gestion des données patient est délivrée aux équipes soignantes sur place. En outre, Lihope propose des formations pour renforcer les compétences des professionnels de santé en matière de soins mère-enfant :

 

 

Ces stages peuvent se dérouler in situ ou dans notre centre de simulation d’Abidjan équipé avec salle de cours, matériel et mannequins de simulation médicale.